avion d'observation Voisin

Photos, images et documents
sur la Grande Guerre de 1914-1918

Voir : les chants de Noël de la guerre de 14-18

Etincelle qui déclencha cette guerre totale, l'attentat de Sarajevo mit à jour la complexité des rivalités économiques, politiques et même coloniales des grandes puissances européennes.

Ce conflit militaire est incontestablement la plus grande guerre qui n'ait jamais eu lieu. Très tôt appelée « la Grande Guerre » ou « la guerre des guerres », elle sera également surnommée la « der des ders », la dernière des dernières, celle après laquelle il n'y aura plus de guerre, l'abomination atteinte dissuaderait les pays
d'en faire d'autre.
  Le but de cette guerre est tout d'abord de chasser l'envahisseur pour libérer
le territoire national.
 Première Guerre mondiale, la guerre de 1914-1918 ou guerre 14-18 est totale, accumule les records en nombre de soldats, de morts, de destuctions matérielles avec 60 millions de participants dont 9 000 000 de morts et 20 000 000 de blessés, invalides de guerre, gueules cassées, mutilés, aveugles, gazés et amputés.
  N'oublions pas non plus les millions d'animaux de guerre et principalement
les chevaux, ânes et mulets.

  Cette guerre entrainera d'importants boulversements géopolitiques et l'effondrement des empires comme l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Russie ou l'Empire Ottoman.
Des républiques démocratiques ou le communisme remplacent les monarchies et enfin,
dans le but de prévenir toute guerre future, la Société des Nations est crée.

  L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois
par un jeune nationaliste serbe de Bosnie va déclencher cette guerre tout d'abord
entre l'Autriche-Hongrie et le Royaume de Serbie mais cette mécanique va rapidement s'amplifier de par le jeu complexe des alliances entre plusieurs puissances européennes. L'étincelle n'est en fait que le déclencheur d'une explosion issue de tensions accumulée depuis plusieurs années par différentes rivalités économiques, politiques et coloniales mobilisant bientôt toutes leurs ressources humaines et financières des pays concernés.

  Au début de la guerre, les effectifs en présence sont à peu près équilibrés
entre l' Alliance et l' Entente tout comme l'organisation des armées subdivisées en corps d'armée puis divisions avec des brigades comprenant des régiments constitués
de bataillons dont les sections et les escouades forment les compagnies. Quelques anachronismes subsistes néanmoins comme le pantalon rouge garance pour l'armée française et le casque à pointe pour l'armée allemande.
Le matériel et aussi à peu près identique avec le canon de 75 et des canons de marine pour la France mais incontestablement bien supérieure pour l'Allemagne en artillerie lourde et les progrès techniques durant ces quatre années de guerre concerneront plutôt la puissance de destruction que les moyens de protection. Combattant pour quelques mètres, les soldats auront souvent beaucoup de mal à percer les tranchées ennemies
que les tirs d'artillerie et les barbelés protègent efficacement. D'ailleurs, ce sont ces bombardement incessants qui conduiront à la perte de près de 70% des effectifs.

  Les tranchées reliées par des boyaux comme illustré sur le plateau de Loermont
en Picardie, sont une des caractéristiques majeure de ce conflit. S'étalant sur plus
de 700 km entre la Mer du Nord et la Suisse, elles vont marquer durablement le paysage tout au long de la ligne de front. Creusées directement dans la terre, ce qui sert
à faire le fossé part immédiatement pour le parapet protégeant les défenseurs de la vue et des projectils. Celles des Allemands sont souvents bétonnées et parfois luxueusement aménagées alors que du côté français, les fantassins pateaugent dans la boue dans
des ouvrages qui resistent mal aux obus, cernés de cadavres en décompsition empuantissant l'atmosphère, harcelés par les rats, la vermine et les poux,
les conditions de vie sont terribles et totalement inimaginables surtout
dans les tranchées de premières lignes qui souffrent en plus d'un ravitaillement parfois défaillant, les bombardements d'artillerie et le feu des mitrailleuses mettant en permanence en danger le moindre déplacement d'une patrouille, d'une relève sans compter toutes ces petites corvées auxquelles sont soumis les soldats et qui les exposent inéxorablement au feu de l'ennemi.
Entre-deux, c'est le no man's land.
  Les tirs d'artillerie, de mieux en mieux réglés d'une part depuis les positions surélevées environnantes tant bien que mal défendues au prix de sacrifices parfois surhumains comme la colline de Vauquois et sa guerre des mines, mais de plus en plus
par l'observation et la reconnaissance aérienne depuis des ballons captifs et surtout
le repérage aérien effectué à l'aide de la photographie, ces tirs font pleuvoir
de part et d'autre des millions d'obus de toutes sortes applications directes du développement et du perfectionnement de nouvelles armes et de nouvelles tactiques.

  Bien que l'invention ne soit pas nouvelle, le char d'assaut, tank, n'en est pas moins la parfaite illustration. Ces blindés sont avec l'aviation, le résultat de la maturation de ces techniques mises au point par l'industrie de l'armement tout au long de la guerre avec pour résultat pour les tanks de pouvoir écraser tout ces champs de fils de fer barbelés qui recouvrent le théatre des opérations et de passer, pour les plus grands,
au dessus des tranchées et des boyaux ouvrant ainsi la voie aux fantassins. Quant
à l'aviation, l'évolution des matériaux et des techniques de construction alliées
aux performances aéronautiques des avions aux mains de ces pilotes que seront les as comme Georges Guynemer, aura pour résultat de voir l'apparition, outre la reconnaissance photographique aérienne, de techniques de mitraillage et de bombardement en vol
qui ne cesseront d'évoluer jusqu'à maintenant.
  L'autre évolution marquante dans le développement de l'horreur est sans conteste
les armes chimiques. Bien qu'interdites depuis les conférences de La Haye en 1899 et 1907, les gaz de combat ne cesseront d'évoluer depuis le gaz lacrymogène utilisé
par les forces françaises dès août 1914 jusqu'au tristement célèbre gaz moutarde en passant par le chlore, le phosgène, les arsines ou la chloropicrine, l'évolution ainsi que les perfectionnements des masques à gaz suivant tant bien que mal alors que toutes sortes de moyens sont utilisés pour les contenir et le lâcher comme les obus d'ypérite, des bombes, des bonbonnes et même des grenades. Pourtant cette utilisation restera souvent locale surtout à cause des vents dont un retournement pouvait facilement renvoyer la nappe à l'envoyeur.
La pollution engendrée par ces millions de tonnes de munitions et leurs explosifs
depuis lors est d'ailleur toujours présente et visible aujourd'hui.

  Les traces de la guerre toujours visibles cent ans après ont non seulement beaucoup affecté les populations pratiquement du monde entier mais durablement dans
les boulversements géographiques de par l'erradication, l'effacement purement
et simplement de plusieurs villages du Nord, de la Marne ou de la Meuse
et les amoncellements de ruines qu'étaient les villes bombardées avec leurs monuments témoignent de l'ampleur des destructions matérielles, des habitations, usines, infrastructures de communications, routes, ponts et voies de chemin de fer. Par exemple, après la retraite stratégique décidée par l'état-major allemand en mars 1917,
tous les édifices emblématiques des villes et des villages sont systématiquement dynamités, leur enlevant par le fait même leur âme et ce qui les caractérise.
Il en fut notament ainsi du fort de Ham dans la Somme.

  Bien qu'en général hors de villes, les exploitations agricoles n'en soufrent pas moins d'une autre calamité qui va perdurer de nombreuses années après la guerre et qui prend le nom de "Zone rouge". Ce sont 120 000 hectares de terre qui non content d'avoir été litéralement labourés à coup d'obus de toutes sortes pendant quatre ans, sont maintenant inexploitables, l'agriculture y étant tout simplement interdite couvrant onze départements du nord de la France, tant que le déminage et le désobusage de munitions non explosées n'a pas été effectué sur les 3 000 000 d'hectares ravagés par les combats entre 1914 et 1918.
  Et ce n'est toujours pas fini à l'heure actuelle puisqu'une partie de l'Argonne
et les alentours de Verdun sont actuellement plantés de forêts car impropres
à toute culture et inconstructibles.

  L'étincelle qui a engendré ce cataclysme planétaire fera long feu, prémice
d'une autre guerre mondiale qui n'en sera pas moins terrible ainsi qu'une épidémie
à venir encore plus mortelle.